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Soutenance de thèse de Mme Nadia Benmoussa "Collections anatomiques en oto-rhino-laryngologie : intérêt scientifique et tensions éthiques"

Soutenance de thèse en vue de l'obtention du Doctorat de Paris-Saclay, préparé au Laboratoire DANTE (UVSQ).

le 28 juin 2019

vendredi 28 juin 2019
à 10h
Musée du quai Branly
37 quai Branly
75007 Paris
Salle Auvent
Madame Nadia Benmoussa soutiendra sa thèse le vendredi 28 juin 2019 à 10h en vue de l'obtention du Doctorat de l'Université Paris-Saclay, préparé au Laboratoire DANTE de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines en sociologie, anthropologie et démographie sur le sujet suivant :

"Collection anatomiques en oto-rhino-laryngologie : intérêt scientifique et tensions éthiques"

Résumé

Les collections anatomiques de la tête et du cou correspondent à l’ensemble de pièces issues des musées archéologiques ou de sciences naturelles regroupées à des fins d’études. Le statut de ces collections est ambigu car il s’agit de restes humains mais également de pièces muséographiques. L’objectif de cette thèse est donc de montrer l’intérêt scientifique de l’étude de ces collections grâce à un corpus d’articles, et d’aborder les enjeux éthiques et les textes juridiques qui encadrent ces prélèvements.
 
L’étude scientifique des restes humains de la tête et du cou permet l’amélioration de nos connaissances de l’histoire naturelle des maladies : épidémiologie, co-infections, évolutions des pratiques médico-chirurgicales. Cette thèse confirme que nous ne pouvons pas dénaturer ou détruire ces collections dans le simple but scientifique et que la mise à disposition scientifique du cadavre humain est loin d’être acceptée par tous. Il faut d’une part mettre en place et rendre acceptable statutairement la recherche en science fondamentale sur des restes humains et légaliser la constitution de collections permettant de faire progresser la recherche. Les dispositions de la loi relative aux collections d’échantillons biologiques humains ne s’appliquent pas de façon explicite aux collections à visée pédagogique ni aux collections muséologiques à caractère historique. A l’heure actuelle, chaque institution a le pouvoir de faire vivre ou non ces collections, soit avec une attitude plutôt conservatrice en limitant les études, soit plutôt dynamique en promouvant les recherches sur ces pièces. Forcé d’admettre qu’il y a peu d’attention portée à ces collections ; sans action elles conduiront à l’abandon, mais s’intéresser aux morts c’est avant tout chercher à comprendre le vivant et avoir une meilleure connaissance de ce que nous sommes. Ces collections permettent de transmettre un héritage à nos descendants et nous avons un rôle de gardien vis à vis d’elles.
 
On le voit, statuer en la matière est pour l’instant impossible. Il existe une richesse et une multiplicité des situations, chaque cas est unique et avec son propre parcours. Il n’est donc pas possible d’envisager une prise en charge idéale, et seule une collégialité d’experts peut permettre de décider du devenir de ces restes ou de prendre position vis à vis de leur exploitation scientifique, dans le respect des lois de bioéthiques et de la personne humaine en générale. La mise en place d’un réseau national avec la mise en place de partenariats et d’échanges est l’une des clefs des succès à venir.
 
Abstract
 
The various sets of anatomical collections of the head and neck region are housed in either archaeological or natural science museums. The status of these collections is ambiguous because they are both human remains and also important museum pieces.
The objective of this thesis is to demonstrate the scientific interest of the study of these collections through of several articles, and to address the ethical issues and legal contexts that surround these samples.
 
The scientific study of the human remains of the head and neck allows the improvement of our knowledge of the natural history of diseases: epidemiology, co-infections, and the evolution of medical-surgical practices. This thesis confirms that we cannot denature or destroy these collections given their important scientific purpose and the fact that the scientific disposal of the human corpse is far from being accepted by all. On the one hand, it is necessary to establish and render statistically acceptable research in basic science on human remains and legalize the constitution of collections to advance research The provisions of the law relating to the collection of human biological samples does not exist and do not explicitly apply to educational collections or historical museum collections. At present, each institution has the power to display or hide these collections, either having a rather conservative attitude by limiting studies, or rather dynamic by promoting research on these pieces. Forced to admit that there is little attention paid to these collections; without actions they will lead to abandonment, but to be interested in the dead is above all to try to understand the living and to have a better knowledge of what we are, where we come from and where we are headed. These collections make it possible to transmit an inheritance to our descendants and we have been bestowed the role of guardian.

However, the matter is for the moment almost impossible. There is a wealth and multiplicity of situations, each case is unique. It is therefore not possible to come up with a universal management plan, and only a collegiality of experts can make it possible to decide the future of these remains or to take a stand with respect to their scientific exploitation, in the respect of the laws of bioethics. The establishment of a national network along with the establishment of partnerships is one of the keys to ensure future growth and success.

 
Membres du jury  :

M. Philippe Charlier, MCUPHC, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Paris Saclay - Directeur de thèse.
M. Bernard Devauchelle, Professeur des universités - Praticien hospitalier, Université Amiens Hôpital Sud - Rapporteur.
Mme Patricia Deps, Professeur, Federal University of Espirito Santo - Examinateur.
M. Jean-Paul Markus, Professeur des universités, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines - Examinateur.
M. Djillali Annane, Doyen d'université, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines - Examinateur. Université Paris Sud, Paris Saclay - Président.
M. Antoine Balzeau, Anthropologie biologique, Musée de l'Homme, Paris - Rapporteur.